S’informer sur le PCC

Né des mouvements de self-help et d’advocacy des usagers de la psychiatrie, le PCC est une forme récente et innovante de déclarations anticipées, qui soutient le processus de rétablissement. Il s’inscrit dans une approche partenariale aujourd’hui internationalement recommandée, respecte le droit des usagers à l’autodétermination, aux choix et aux préférences en matière de soins et de traitements, soutenus par la Convention relative aux droits des personnes handicapées édictée par l’ONU, que la Suisse a ratifiée, comme la majorité des pays européens d’ailleurs, et dont l’entrée en vigueur s’est faite en 2014.

Pourquoi un site sur le PCC ?

 Ce site est le fruit d’une co-construction entre cliniciens, chercheurs, enseignants, usagers, pairs praticiens, proches et ingénieurs des médias. Il fait suite aux résultats de l’Etude des pratiques et contenus du Plan de Crise Conjoint menée en 2017 dans le canton de Vaud. Cette dernière a entre autres mis en évidence que, malgré ses nombreuses plus-values, le PCC était encore peu connu et peu diffusé.

Par ailleurs, la rédaction du PCC est un processus complexe qui nécessite la mobilisation de compétences spécifiques pour les professionnels qui en accompagnent la démarche, raison pour laquelle une formation gratuite en ligne a également été conçue.

Les mesures anticipées en psychiatrie, en Suisse et ailleurs :
extrait de la revue Santé mentale de février 2020

« Mon Plan de crise conjoint en pratique »

Pascale FERRARI, Infirmière spécialiste clinique, Gilles ROUVENAZ, Pair praticien en santé mentale

Concrètement, élaborer un Plan de crise conjoint (PCC) se fait en 4 étapes : la rédaction, la validation, la consultation ou l’application, et finalement la révision. Éclairage clinique à partir notamment de l’expérience de Gilles, médiateur de santé pair.

Pour favoriser le développement pérenne de soins fondés sur les valeurs du rétablissement, les formations soignantes doivent impliquer, de façon systématique, à toutes les étapes de leur conception à leur évaluation, les médiateurs de santé pairs (dénommés en Suisse Pairs praticiens en santé mentale [PPSM], soit des pairs ayant suivi une formation) (1, 2, 3). Or, alors que le canton de Vaud entend déployer dans ses établissements le Plan de crise conjoint (PCC) (forme récente et validée de déclarations anticipées), le manque de formation des soignants à cet outil a été identifié comme un obstacle majeur (4). Dans ce contexte, nous avons cherché à élaborer une formation au PCC avec des médiateurs de santé pairs et des proches. Cependant, trouver un pair qui ait personnellement expérimenté le PCC sous différentes formes dans son parcours de rétablissement n’allait pas de soi. C’est le cas de Gilles, dorénavant impliqué dans ladite formation, et dont l’expérience vient enrichir le présent article, au même titre que des verbatims issus de l’étude des contenus et pratiques du Plan de crise conjoint (étude PCPCC, voir l’article de P. Ferrari, p. 52). Pour rappel, et afin de contextualiser les quelques chiffres cités ici, l’étude a considéré 184 PCC.

Lire la suite (revue Santé mentale n°245 – Février 2020 « Directives anticipées en psychiatrie”)